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La newsletter des élèves du MBA Audiovisuel de l'ESG

dimanche 23 mai 2010

Festival de Cannes : le Palmarès !!

Les envoyés spéciaux du MPA, nous informent en direct de la Croisette !


Une palme d’or à l’image du fantasque Tim BURTON, président du Jury de cette 63ème édition !

La palme d’or 2010 remise par Charlotte Gainsbourg à la cérémonie de clôture a été décernée avec surprise à l’inattendu film thaïlandais « Oncle Boonmee » (qui se souvient de ses vies antérieures) d'Apitchapong Weerasethakul (sortie le 01/09/10). Un choix jugé culoté et courageux de la part des membres du jury pour ce film dit expérimentale qui plonge le spectateur avec « ennui » ou « passion » dans un voyage visuel et sonore autour du thème de la réincarnation. Un univers peuplé de créatures mythiques non sans déplaire au cinéaste Tim Burton, dont l’étrangeté du genre a su toucher son âme de grand fantaisiste ! Un film qui cependant risque d’échapper une fois de plus au grand public.


Le palmarès : Bon cru 2010 pour le cinéma français !

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Palme d’or : « Oncle Boonme » d’Apitchapong – Film thaïlandais

Grand prix : « Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois – Film français

Prix du jury : « Un homme qui crie » de Mahamat Saleh Haroun – Film tchadien

Prix de la mise en scène : « Tournée » de Mathieu Amalric – Film français

Prix du scénario : « Poetry » de Lee Chang-Dong – Film coréen

Prix d'interprétation masculine ex aequo : Javier BARDEM dans Biutiful de Alejandro Gonzalez Inarritu

et Elio GERMANO dans La nostra vita de Daniele Luchetti

Prix d'interprétation féminine : Juliette BINOCHE dans Copie Conforme d'Abbas Kiarostami

Une belle vitrine à l’international du cinéma français reconnu dans ce 63ème palmarès


Des films créant la polémique : troubles fêtes ?

De nombreux manifestants ont envahi la Croisette ce vendredi 21 mai, jour de la projection officielle du très controversé « Hors la loi » de Rachid Bouchared. L’équipe d’acteurs au complet, récompensée en 2006 du prix d’interprétation masculine pour « Indigènes », a monté les marches sous les regards inquiets des forces de l’ordre venues en masse pour encadrer l’événement. La question de la représentation de l’Algérie sur les écrans a suscité les débats, rameuté les foules et agité la Presse ! D’une part avec le portrait de 3 frères intégrants le FNL lors de la Guerre d’Indépendance de l’Algérie dans « Hors la loi » et dans une moindre mesure avec celui des moines chrétiens massacrés dans les montagnes algériennes dans « Des hommes et des dieux ». De quoi plomber un peu l’ambiance glamour du festival.


Une sélection officielle peu joyeuse à l’exception de « Tournée », le film de Mathieu Amalric et ses danseuses burlesques !

Tout commence avec cette affiche quasi-fantomatique de Juliette Binoche au visage gris sur fond bleu, affiche officielle de ce 63ème festival qui annonce déjà le ton ! Pas très haute en couleurs, la sélection des films en compétition semble suivre à son tour la tendance. Enfant abandonné, destin tragique, homme torturé, derniers jours à vivre, trahison politique, autant de thèmes difficiles qui ont été traité sur les écrans du Grand Palais au désespoir des spectateurs ! « Tournée » de Mathieu Amalric vient égailler un peu cette sélection et redonner un peu de couleur à ce festival bien morose. Ce film met en scène des danseuses burlesques nous plongeant dans un monde extravagant de fantaisie, de chaleur et de fête. Merci Amalric !


De nombreux absents au grand regret des festivaliers

Ridley Scott, réalisateur du film d’ouverture « Robin des bois »;

Sean Penn, tête d’affiche du film en compétition « Fair Game »;

Jean-Luc Godard, monstre du cinéma français présentant « Film socialisme » dans la catégorie « un certain regard »;

Les premiers d’une liste d’absents un peu trop longue au goût des organisateurs et à la déception des festivaliers...


« Kaboom », une perle hors compétition !

Avec sa version corrosive du teen movie américain, Greg Araki ravi la critique et reçoit un excellent accueil au Festival de Cannes. Le réalisateur nous offre ici un film complètement barré, drôle et sexy pour un cocktail explosif servi par une image lumineuse et juste sublime.

A voir absolument !

samedi 15 mai 2010

Interview d’Ara APRIKIAN - Directeur du divertissement du Groupe Canal +

Quentin Rosan : Pouvez-vous nous expliquer votre parcours et votre rôle de votre service au sein du Groupe Canal + ?
Ara APRIKIAN : Diplômé de l’Ecole Nationale de la Statistique et de l’Administration Economique puis j’ai intégré Science Po. J’ai débuté dans l’audiovisuel à la fin des années 1980 chez TF1. Arrivé chez Canal + en 2005, où je m’occupe de l‘ensemble des programmes de flux du Groupe. Ce service sert à déterminer la politique éditoriale en terme de programmes de flux sur les chaînes du Groupe Canal +. Nous choisissons les projets, les programmes, les producteurs et les talents que nous désirons mettre à l’antenne, essentiellement pour les émissions en clair de la chaîne Canal +. Pour cela, nous veillons à la bonne exécution des orientations éditoriales (tant pour les productions internes que pour les productions extérieures).

Q.R. : Selon vous, quels sont les ingrédients qui font le succès de Canal + depuis sa création ?
A.R : Parier sur les talents : auteurs, animateurs ou acteurs. Canal + n’est pas une télévision d’importation de formats. Il s’agit de mettre en valeur des talents dans le cadre d’émissions qui ne sont pas des émissions à « mécanique » ou formatées, mais plutôt des grandes émissions généralistes qui mélangent de l’information et de l’entertainment : la différence est intimement liée à la nature des talents qui les constituent. C’est donc la gestion des talents qui fait la différence : ceux que nous découvrons et développons ont ensuite une expression assez large à la télévision ou en dehors de la télévision comme au cinéma ou dans l’humour.

Q.R : Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?
A.R : La grille de Canal + est une grille qui connaît depuis quelques années un grand succès. Notre travail est de continuer à entretenir ce succès en travaillant minutieusement à l’intérieur de chacune des émissions et des tranches qui constituent le clair de la chaîne. Nous veillons ainsi à l’innovation du Grand Journal, de L’Edition Spéciale, de La Matinale, nous essayons de repérer de nouvelles écritures. De manière générale, nous nous efforçons d’être toujours à l’avant-garde de l’écriture, de l’expression télévisuelle ou de l’expression humoristique. Nous travaillons pour garantir la pérennité et dans le même temps le renouvellement du clair de Canal.

Q.R : Quels sont les critères de sélection que vous appliquez, en terme éditorial, pour vos grilles de programmation ?
A.R : C’est tout d’abord la diversité de l’offre en offrant toute une palette d’expression de notre signature éditoriale la plus variée possible tout en restant fidèle à ce qui fait l’impertinence de la vision du monde que propose Canal +, que ce soit dans les domaines de l’information, de l’humour, du reportage ou du magazine.

Q.R : Quelles sont les étapes déterminantes que le Groupe doit réussir pour assurer sa pérennité ?
A.R : Il y a deux choses : rendre pleinement nos abonnés satisfaits de leur abonnement par la valeur de nos programmes cryptés et la valeur de marque des programmes en clair mais aussi contribuer à développer notre parc d'abonnés en faisant du clair de Canal une vitrine de choix qui donne une vue d'ensemble de la boutique, qui soit un espace de découverte de l'offre éditoriale de Canal +. Nous devons nous inscrire dans une offre qualitative extrêmement forte pour justifier la nature de l'abonnement et la fidélisation de nos abonnés. Nous ne pouvons plus être sur une offre simple de complémentarité, mais une offre qualitativement supérieure.

Q.R : Comment le Groupe se positionne-t-il face à la nouvelle concurrence que représente le Groupe Orange ou la TNT ?
A.R : La TNT grignote des audiences mais pas en terme de perception de valeur qualitative. Nous sommes à la croisée des deux puisque nous devons faire de l'audience sur les programmes en clair (il y a quand même des recettes publicitaires à la clef) mais nous devons surtout projeter une valeur d'image pour Canal qui soit extrêmement forte. La valeur qualitative et la satisfaction des abonnés doivent être toujours aussi élevées et montrer que lorsque l'on regarde un programme de Canal +, que l'on ne peut pas voir ailleurs. Cet axiome là doit être toujours aussi présent.

Q.R : Quel est selon vous l'avenir des sociétés rattachées au Groupe comme la société Multithématique ? Sont-elles amenées à contribuer au développement de votre parc d'abonnés ?
A.R : Ces chaînes du Groupe constituent une partie de l'offre notamment de Canalsat. Elles se situent sur un autre marché qu'est celui de la télévision par satellite qui est en concurrence avec d'autres acteurs. L'ambition de ces chaînes est d'offrir aux plateformes qui les distribuent une vraie valeur ajoutée pour motiver de nouveaux abonnements. Pour cela, nous avons réorienté éditorialement certains projets et certaines chaînes comme Jimmy par exemple vers un public plus masculin avec des programmes plus percutant qui puissent s'adapter à la situation concurrentielle du moment.

Propos recueillis par Quentin ROSAN, MPA Promo 2010

mercredi 12 mai 2010

Interview de Denis CANTIN


Denis CANTIN est l'un des intervenant MBA Production Audiovisuelle. Il propose un cours intutilé "marchés internationaux et formats TV". Il est également Vice-President, Sales Europe chez Twentieth Century Fox France. Il répond à nos questions pour Grand Angle.

Aurore Poret : qu’enseignez-vous aux étudiants du MBA production audiovisuelle ?

Denis Cantin : depuis six ans, j’interviens pour présenter les différents formats et les modalités de la vente/acquisition de droits TV à l’international. Ce cours évolue en fonction de l’actualité. Je dresse aussi un panorama de l’audiovisuel à l’étranger tout en présentant l’évolution du marché de l’offre et de la demande et les formats les plus porteurs et exportables.


A.P. : Vous travaillez aussi pour la Fox, en quoi consiste votre poste ?

D.C. : Je suis en charge de la vente du catalogue Fox Films et Séries sur l’Italie et je possède aussi deux autres activités transversales de développement en Europe: la FVOD (Free Video On Demande ; la catch up TV gratuite financée par la publicité comme celle d’M6replay) et les vente formats US de fiction pour des adaptation TV nationales dans plusieurs pays. J’ai débuté à la Fox en 2001, au moment de l’arrivée de la real TV, j’ai donc commencé à la Fox par la vente, aux chaînes européennes, de formats US (Reality, jeux, et divertissement) -comme « Tentation Island/L’île de la Tentation » ou encore « Mon Incroyable Fiancé » à TF1, ou « La Pupa e il Secchione/Beauty and the Geek » sur Italia Uno - et de programmes américains que l’on appelle souvent aujourd’hui les « ready made ». Je dois admettre que dans ce domaine, nous venons de vivre une décennie absolument incroyable.


A.P. : quel a été votre parcours avant d’arriver à la Fox?

D.C. : L’Institut de Sciences Politiques d’Aix-en-Provence après le Bac, un DEA en histoire du Droit, et suite à un échange Erasmus à l’Université de Pérouse (Italie), j’ai entamé une Thèse à Rome sur les documentaires historiques Français et italiens. J’ai pu ainsi poursuivre avec un stage à la RAI et surtout un Master Européen en Management Audiovisuel (EMAM, Rome) financé par le plan européen Media. J’ai commencé mon activité professionnelle en tant qu’assistant de production en France. Après un passage au Ministère de la défense, où j’étais en charge des ventes internationales des archives audiovisuelles, j’ai été embauché la Fox où je travaille depuis 9 ans.


A.P. : Quels sont actuellement les formats les plus vendus ?

D.C. : on est sur une programmation de crise marquée par l’achat de valeurs sures orientées vers des marques établies - Survivor ou Big Brother sont confirmées par la plupart des diffuseurs mondiaux - ou une certaine forme de cocooning (coaching, cuisine, enfants…etc.) souvent à travers des programmes relativement moins coûteux et rediffusables. En ce qui concerne les fictions nationales, seules les comédies familiales, quelques mini-séries historiques, et certains policiers, s’ils sont très « locaux », se portent bien. Les sketches et les telenovellas sont aussi en plein essor.


Propos recueillis par Aurore Poret, MPA promo 2010

lundi 10 mai 2010

CocoRosie « Grey Oceans » (Pias, Independant)

« Psyché folk », «Freaky folk », « Neo folk »… ? La liste est longue, s’allonge… « CocoRosie », c’est bien cela, un univers bien à elles, mêlant à la fois les genres de la folk music et toutes autres variantes psychédéliques difficilement descriptibles… Tonalités à part entière, univers décalé et enfantin, entre simplicité désarmante et complexité incroyable, une quête sans compromis anime nos deux acolytes, Sierra et Bianca Casady. « CocoRosie », c’est avant tout l’histoire de deux sœurs, mais aussi la rencontre de deux sensibilités : des comptines de l’une, et des mélodies de l’autre. En 2003, les deux sœurs se retrouvent, se redécouvrent, après de nombreuses années séparées, pour former un duo, « leur duo ». Défiant les genres, expression d’une musique personnelle et émouvante, « CocoRosie » parvient à s’imposer avec brillance sur la scène folk-rock. Une véritable bouffée d’air frais dans l’univers musical !

L’année 2003 signe alors le début d’un voyage mélodique et créatif, avec l’enregistrement de leur premier album « La Maison de mon rêve », travaillé dans une chambre de bonne à Montmartre, notamment dans la salle de bain pour une meilleure acoustique. A peine lancées, elles produisent un second opus en 2005, intitulé « Noah’s Ark », avec la brillante collaboration du célèbre chanteur Antony Hegarty, leader du groupe « Antony and the Johnsons », sur le titre « Beautiful Boyz », dont la voix nous rappelle celle, organique et céleste, de Nina Simone. 2007, toujours plus d’envolées lyriques et de musicalité hors-norme, avec la signature de leur troisième album « The Adventures of Ghosthorse & Stillborn », signé sur le label indépendant américain « Touch and Go Records ». Folk intimiste et rêveur, improvisations et expérimentations sur des supports analogiques, on plonge de plus belle, avec délice, dans l’univers fantasmagorique et singulier de ces deux princesses fragiles et mutines.

Et enfin, nous voilà conviés, en cette année 2010, à l’écoute d’un quatrième album, intitulé « Grey Oceans », à mi-chemin entre pop, folk et dance, sans compter les divers « non-genres » qui constituent leurs morceaux. Bruits d’eau, de casseroles, jouets d’enfants,… une musique pas comme les autres nous l’aurons compris. Un bric-à-brac spontané, intime et plein de fraîcheur, c’est cela « CocoRosie ». Laissez-vous bercer par l’étrangeté onirique de « Trinity’s crying », coloré des plaintes lascives et féériques de Sierra. Puis on se laisse porter par « Smokey Taboo », sur fond de musique indienne, agrémentée de percussions chaleureuses et incisives, et d’envolées lyriques. Quant au titre « Hopscotch », on sillonne entre jardins d’enfants et univers fantomatique, sur fond de beat jungle. « Lemonade » lui, apparaît comme une douce ballade mélancolique, entrecoupée de refrains joyeux et entraînants. Enfin, « Undertaker » raconte l’histoire d’une princesse égarée, entre la voix éraillée et fragile de Sierra et un piano de salon désaccordé, teintés de sons électroniques.

« Grey Oceans », c’est l’expression d’un monde intérieur, peuplé de chimères, princesses, et autres espèces…une ode audacieuse à l’imagination et à la singularité.

Date de sortie Album : 3 mai 2010 // Label : Pias, Independant

Anouk RIJPMA, MPA promo 2010