BIENVENUE SUR LE BLOG DE "GRAND ANGLE"
La newsletter des élèves du MBA Audiovisuel de l'ESG

lundi 15 novembre 2010

EDITO

.Le MBA passe un partenariat avec le groupe TF1

Le Groupe TF1 a été l’un des premiers à faire confiance à notre MBA de Production Audiovisuelle en prenant régulièrement des stagiaires ou en embauchant certains de nos jeunes diplômés. Cette année nous avons donc décidé ensemble d’aller plus loin dans cette relation « école-entreprise » en développant un partenariat fort : offre de stages pour nos élèves, offre de jobs mis en ligne sur le Club de l’Audiovisuel, visite des locaux du groupe à la rentrée prochaine, possibilité pour l’entreprise de participer au Conseil d’Orientation Pédagogique et ainsi apporter son expertise dans le contenu des programmes de notre formation…

Grâce aux partenariats passés entre les grands groupes audiovisuels et le MBA de Production Audiovisuel, depuis sa création en octobre 2003, mais aussi grâce au soutien de la cinquantaine de professionnels de l’audiovisuel qui interviennent chaque année, les étudiants bénéficient d’une formation complète et d’une expérience professionnelle riche. Celle-ci se fait en alternance (une partie de la semaine à l’école, le reste en entreprise), durant 6 à 9 mois. Ainsi, les jeunes diplômés correspondent aux besoins réels des entreprises du secteur en termes de recrutement.
Cette reconnaissance des grands groupes audiovisuels se ressent d’ailleurs dans les classements. En effet, le MBA a obtenu la 1ère place des meilleures formations de France en Management des Médias et de l’Audiovisuel au classement SMBG 2010.

Je termine en remerciant à nouveau chaleureusement le groupe TF1 ainsi que toutes ses équipes pour leur confiance, leur soutien et leur fidélité envers notre formation.

Philippe Marcoux
Réalisateur, Producteur
Directeur du MBA Spécialisé en Production Audiovisuelle (ESG Paris)

vendredi 5 novembre 2010

Interview de Martin Malone – Etudiant du MBA et stagiaire chez TF1 Production

Quel a été ton parcours avant d’intégrer le MBA ?

J’ai été diplômé de l’école de commerce EMLV (Ecole de Management Léonard de Vinci) à la Défense dans le cadre d’un cursus Bac +4. J’avais opté pour une spécialisation dans l’axe d’étude « Marketing » avec une option de fin d’études BtoB.

Et tes stages ?

J’ai effectué l’ensemble de mes stages dans le secteur d’activité des médias (Publicité TV : Publicis / Cinéma : Pathé / TV Eurosport / Presse : Libération /Radio : Radio France /TV : OLTV / TV : TF1 Production). Après avoir eu la chance d’avoir pu faire ces stages dans toutes ces différentes branche de médias, je me suis rendu compte que c’était le secteur de la télévision qui me plaisait le plus. Le stage chez OLTV m’a vraiment permis de confirmer cette envie de travailler en production pour la télévision et m’a appuyé dans mon choix de faire le MBA Production Audiovisuelle ESG.

Comment s’est passée ton intégration au sein du grand groupe TF1 ?

Mon intégration s’est parfaitement faite. J’ai très vite été introduis avec les différentes équipes travaillant sur l’émission Téléfoot et Mytelefoot, dont je suis l’assistant de production. Je suis arrivé dans une semaine un peu particulière car l’on devait produire deux émissions alors que normalement une seule émission est produite par semaine. Ce changement dans la planification de la production était dû à l’évènement exceptionnel de sacre de l’équipe de Marseille dans le championnat français. Nous avons alors bouclé cette émission « Spéciale Marseille » et de nombreuses missions m’ont été attribuées d’entrée de stage.

Quelle a été ta première mission chez TF1 ?

Justement les premières missions qui m’ont été attribuées concernent l’édition spéciale que l’on devait présenter pour le weekend du sacre de Marseille à la tête du championnat français. J’ai alors été récupérer les contenus vidéo nécessaires à l’élaboration de l’émission. Pour cela, j’ai été introduis au service des archives où l’on récupère les images dont on a besoin pour illustrer nos différentes rubriques. Il faut ensuite passer une grande partie du temps à superviser et conseiller le monteur qui va mettre en cohérence toutes les séquences sélectionnées.

Qu’envisages-tu pour ton avenir ?

J’envisage de rester dans le secteur de la télévision et spécialement dans la production. Pour avoir déjà fait des stages en communication, programmation, marketing … je me rends compte que le coté créatif et opérationnel de la production correspond bien à ma personnalité et à mes envies. Mon parcours est jusqu'à présent très axé sur le sport et plus particulièrement le football mais je n’aimerais pas me renfermer que dans ce secteur donc j’aimerais pouvoir effectuer un autre stage de production dans un format d’émission plus tourné vers le divertissement (jeu, téléréalité) ou la culture (culture musique, culture people).

En quoi penses tu que le MBA puisse t’aider ?

Je pense que le MBA m’apporte une crédibilité supplémentaire vis-à-vis de mon parcours et de mes envies de travailler dans le secteur de l’audiovisuel. Il vient m’apporter également des connaissances techniques sur le processus de production d’une œuvre audiovisuelle et me permet également de comprendre plus en détails les besoins (en termes de ressources humaines, technique, juridique, économique …) pour pouvoir espérer un jour monter ma propre société de production.

Pourquoi as tu choisi d’intégrer le MBA de Production Audiovisuelle ?

J’ai choisi le MBA Production Audiovisuelle de l’ESG car je trouvais que mis à part le cursus académique riche et complet qu’il proposait, il intégrait une part importante à la vie associative, notamment à travers des projets proposés comme celui de produire une émission au festival de Cannes. Cette expérience a été magnifique pour moi, même si je suis plus intéressé par la télévision que le cinéma, car se retrouver dans un cadre aussi prestigieux pour interviewer des professionnels de l’audiovisuel et découvrir un univers aussi médiatisé à l’international comme l’est Cannes reste une expérience unique.

Qu’as-tu appris de particulier dans ce MBA ?

Au delà du fait que le MBA m’a aidé à mieux appréhender le monde de l’audiovisuel sur tous les aspects, je peux dire j’ai acquis une culture TV beaucoup plus élargie notamment grâce aux très bons cours de M. Joël Perruchione sur l’histoire de la télévision française. Une des leçons et phrase phare que j’ai également pu retenir de ce MBA vient de Mr Philippe Marcoux, responsable pédagogique de notre MBA :

« Dans l’audiovisuel c’est 50% de savoir-faire et 50% de faire-savoir ».

Article rédigé par
Pierre Chenevat (promo 2009)

L'interview de Noel Carles - Directeur en charge de la Formule 1


En quoi consiste votre travail ?

Je m’occupe de la Formule 1 au sein du Groupe TF1.

Concrètement je suis en charge des programmes suivants :

Les essais sur Eurosport
Les sujets F1 pour les JT de TF1,
Les sujets F1 pour LCI,
la qualification en direct sur TF1 le samedi
la préparation de « Formule Marion » sur Auto-Moto
F1 à la Une, magazine en direct, 40 minutes avant le début du grand prix
Et enfin, le Grand Prix
J’ai auprès de moi, une équipe composée d’experts, spécialistes dans leurs domaines respectifs et passionnés de F1.


Concrètement, quelles sont vos tâches ?

Mon rôle est de veiller à ce que cela se passe le mieux possible d’un point de vue éditorial, technique et logistique.


Qu’est-ce qui est le plus stressant pour vous et le plus difficile dans votre métier ?

Avec un minimum de moyen, il faut créer un programme de qualité où le téléspectateur puisse ressentir les mêmes émotions que s’il était sur place.


Quel a été votre parcours pour en arriver là ; d’où vous vient cette passion pour l’automobile ?

Après des études en journalisme à Bordeaux, je suis parti en Angleterre pour obtenir un diplôme d’anglais. En 1983, j’ai été recruté par France Inter comme journaliste sportif pour commenter le football et le rugby. De 1987 à 1992 j’ai travaillé pour la Cinq. Mon goût pour les sports mécaniques s’est développé à cette période et j’ai suivi alors plusieurs Paris Dakar. J’ai également commenté la Moto et des compétitions de tennis comme Wimbledon ou Flushing Meadow.
Après l’arrêt de La Cinq en avril 1992, j’ai été recruté par Eurosport. J’ai exercé le métier de Rédacteur en Chef jusqu’en 1996 puis Directeur de la rédaction jusqu’en 1998 et enfin Directeur des opérations spéciales pour les JO, la Coupe du Monde de Football et celle de Rugby. En 2004, Etienne MOUGEOTTE m’a proposé de m’occuper de la Formule 1 pour TF1.


Le public de la chaîne est-il au RDV ? La F1 ça fait de l’audience ?

Faire rêver les téléspectateurs c’est merveilleux, ils sont toujours aussi nombreux à nous regarder, les audiences sont donc très satisfaisantes.
Chaque dimanche il y a plus de 1,7 milliards de téléspectateurs à travers le monde qui regardent la F1. Cette compétition a également d’énormes impacts sur les constructeurs et les sponsors.


Quel avenir pour le Grand prix de France ?

Tout le monde espère qu’un Grand Prix reviendra en France d’ici 2011, pour le moment des pistes sont à l’études autour de Flins et Sarcelles.


Quels conseils pourriez-vous donner aux jeunes qui souhaitent faire votre métier ?

Il faut garder l’envie et la motivation. Même si on vous dit non, foncez !


Article rédigé par Pierre Chenevat (promo 2009)

jeudi 4 novembre 2010

Interview Reine Bensaid - Conseillère de Programmes à la Direction des Programmes de Flux de TF1

En quoi consiste votre fonction ?

J’occupe la fonction de Conseillère de Programmes au sein de la Directions des Magazines de TF1 pour la partie documentaire ce qui consiste à identifier les projets de documentaires susceptibles d’intéresser la chaîne et les suivre jusqu’à leurs diffusions à l’Antenne.

Quelle est aujourd’hui la ligne éditoriale de TF1 en matière de documentaire ? Avez-vous envie de créer de vrais rendez-vous ?

Les documentaires sont rares sur l’Antenne de TF1 mais ils possèdent toujours une dimension exceptionnelle : « La Greffe du visage », « Annie Girardot », « Eva Braun » …
Le documentaire n’est pas le programme phare de TF1 mais il a sa place.

Comment se passe l'acquisition d'un documentaire pour TF1 ? Travaillez-vous souvent avec les mêmes sociétés de production ? Produisez-vous en interne ?

L’acquisition reste rare. Elle arrive uniquement lorsque le sujet traité est d’une rare exception.

Généralement, TF1 est coproducteur des documentaires qu’ils diffusent de façon à être présent dès la naissance du projet. Nous ne travaillons pas exclusivement avec les mêmes sociétés de production, le plus important dans notre démarche reste le sujet, la qualité de son traitement et ce qu’il peut apporter à notre public.

Au sein du Groupe TF1, les services documentation peuvent sur certains thèmes également participer activement à la production de documentaires en exploitant les fonds d’images internes : par exemple pour « Les années Mitterrand » et « Les années Chirac ».

Comment voyez-vous l'avenir des relations entre diffuseurs et producteurs dans le cadre du documentaire ?

Les relations sont assez bonnes. Elles sont basées sur des rapports de confiance.
A terme, il me semble que les documentaires du réel prendront une place plus importante, ce genre n’étant pas encore suffisamment développer en France.

Que peut apporter le MBA de Production Audiovisuelle sur ce secteur spécifique de la production de documentaire ?

Ces étudiants viennent d’horizons différents, ce qui est très enrichissant. Ils font preuve de beaucoup de curiosité et aiment échanger sur beaucoup de sujets. Ce sont des qualités indispensables pour travailler dans ce secteur.

Article rédigé par
Diane Dolly et Adrien Hériaud (promo 2009)

Interview d’Edouard Boccon-Gibod – Président de TF1 Production

Pouvez-vous nous présenter la société TF1 Production ?

TF1 Production regroupe l’ensemble des filiales de production de TF1 qui existaient jusqu’au 31 décembre 2008 et qui étaient : TAP (Tout audiovisuel Productions), Quai Sud Télévision, Glem, TF1 Publicité Production, Alma Productions et Yagan. L’ensemble de ces sociétés a disparu au profit d’une nouvelle entité qui s’appelle TF1 Production. Cette société fait 95 millions d’euros de chiffre d’affaires et rassemble 210 collaborateurs. Sa vocation est de produire, au profit de TF1, de ses filiales et de l’ensemble du marché, un certain nombre de produits audiovisuels, de toutes formes, de toutes tailles, de toutes durées, de tous genres. Cela va du billboard de parrainage de 6 secondes jusqu’à l’émission de variété la plus ambitieuse telle que les NRJ Music Awards, ou 2 heures de rire avec Gad Elmaleh, en passant par de la fiction d’access comme Seconde chance, de la fiction prime time commeR.I.S., mais aussi des magazines d’info, de société et de consommation.

Comment est née l’idée de créer cette société ?

Il y avait jusqu’ici une société spécialisée par genre télévisuel. Les différentes sociétés ne se parlaient pas, coexistaient plus que travaillaient en synergie et il est paru important, au moment du fort renouvellement des attentes du public en terme de télévision, de marier les talents pour créer de nouvelles formes de télévision et une nouvelle volonté de travailler ensemble.

Pouvez-vous nous présenter les grands enjeux de votre fonction ?

Mon rôle est essentiellement de gérer, d’organiser et de développer TF1 Production. En tant que tel, je délègue un certain nombre de décisions à caractère artistique à des producteurs dont c’est le métier ; que ce soit Pascal Richard aux magazines, Frédéric Pedraza aux variétés et divertissement, Franck Calderon à la fiction. En revanche, j’ai pour mission d’organiser ce travail en commun, de créer les synergies, de mettre en œuvre l’ensemble des moyens qui concourt à la réussite des émissions produites au sein de TF1 Production.

Quel a été votre parcours professionnel ?

Je suis dans le groupe TF1 depuis 18 ans. J’ai démarré à TF1 Publicité comme conseiller juridique sur les opérations de sponsoring pendant deux ans. Ensuite j’ai travaillé pendant deux ans auprès du Secrétaire Général de TF1, où je m’occupais des relations avec les pouvoirs publics. Puis j’ai rejoint la Direction Générale de l’antenne de TF1 (de 1997 à 2004) ; j’ai démarré Chargé de mission en charge de la gestion contractuelle pour devenir, en 2003, Secrétaire Général de l’Antenne de TF1. En 2004, j’ai été nommé Directeur de la Communication et des Relations Extérieures du groupe TF1, fonction que j’ai exercé jusqu’en 2007, date à laquelle je suis devenu Directeur Général puis Président de TF1 Production.

TF1 Production est une société de production filiale du groupe TF1 ; comment se déroule le travail avec la chaine ?

La chaine est notre cliente, nous sommes son fournisseur et comme tout fournisseur nous devons au mieux satisfaire les attentes, les volontés, de TF1. Nous avons trois qualités que nous nous devons de garantir en permanence, par rapport à nos concurrents qui sont producteurs extérieurs : plus souple, moins cher et aussi bien !

TF1 et M6 produisent en interne, quelle est la règle ?

Le cahier des charges du CSA interdit aux chaînes de détenir leurs propres moyens de production. Cette interdiction a toujours été comprise comme la détention de matériel propre (caméras, bancs de montage…).
L’enjeu à l’époque était surtout de ne pas concurrencer la SFP (Société Française de Production) et maintenir un minimum de marge de manœuvre auprès de ce groupe de production. Mais dans les années 90, les commandes obligatoires auprès de cette société ont disparu.
Aujourd’hui, notre volonté, c’est d’avoir auprès de nous des collaborateurs de qualité, pour fabriquer des produits qui recueilleront les plus larges audiences.

Quelle est aujourd’hui la stratégie de développement de TF1 Production ?

Dans le cas de la crise actuelle, il faut répondre au mieux aux attentes de la chaine. C'est-à-dire : produire plus, produire mieux, produire moins cher, correspondre aux nouvelles attentes des spectateurs, faire preuve d’une souplesse dans l’exécution et dans le contenu (ce que certains producteurs extérieurs ne sont pas capables d’assumer) et répondre également aux nouveaux besoins des téléspectateurs, que ce soit les formats courts ou les émissions des chaines de la TNT du groupe, comme TMC par exemple.

Quels sont les programmes phares de TF1 Production à venir ?

D’abord, c’est de la fiction, car la fiction c’est une part importante du chiffre d’affaires de TF1 Production, avec notamment la série R.I.S. Nous sommes très fiers d’être le seul producteur français à être capable de sortir 16x52min de fiction prime time en une saison ; aucun autre producteur n’y est arrivé avant nous !
En terme de fiction, au-delà de ce savoir faire sur les séries, il faut être, au profit de l’antenne, le fer de lance de l’innovation d’un certain nombre de paris, de contenus, pour la fiction de TF1. C’est tout le pari d’Interpol dont nous lançons la série après le succès du pilote.
S’agissant ensuite de la politique de magazine, il y a une vraie volonté de renouveau à TF1. Aujourd’hui TF1 Production produit la majorité des magazines de l’antenne parce que l’on a su trouver un ton, une volonté, une énergie, pour aborder l’ensemble des sujets et des attentes des téléspectateurs en terme de contenu.Que ce soit Harry en immersion, Appels d’urgence, 50’Inside, Le Grand frère, Confessions intimes, ou Enquêtes et Révélations.
Il y a un vrai savoir-faire. L’objectif est bien de pouvoir répondre à ces attentes dans le cas d’un traitement de plus en plus moderne.
Enfin, le divertissement est pour nous la clé de notre développement. Nous lançons un pilote de jeu « après l’heure, c’est plus l’heure » sur lequel nous fondons de grands espoirs. Nous participons enfin au renouveau de la variété avec le grand succès rencontré par « Le grand show des enfants »

Comment allez-vous gérer la baisse des montants alloués à l’achat de programmes par la chaine ?

Notre objectif est de faire des économies, le plus vite et le plus intelligemment possible.

Quelle importance accordez-vous aux partenariats avec les écoles, et notamment avec le MBA de Production Audiovisuelle de l’ESG ?

Ce qui m’importe, c’est de pouvoir offrir la chance à un certain nombre de jeunes étudiants motivés de découvrir la réalité des métiers de la production. C’est un métier qui fait rêver, voire fantasmer, quand on ne le connait pas. Mais c’est un métier d’exigence, de rigueur et d’implication. C’est pour cela qu’il m’a semblé utile de nouer un partenariat avec votre MBA, car c’est aussi cela que vous nous apportez comme typologie d’étudiants.

Quels conseils pouvez-vous donner aux étudiants du MBA de Production Audiovisuelle ?

Tout le monde a toujours cru que faire de la télévision, c’était facile. Qu’il suffisait d’amasser des idées sur le coin d’un bureau pour devenir un génie. C’est exactement le contraire. Les étudiants doivent apprendre considérablement, et de la manière la plus rigoureuse possible, les codes, les métiers, les ficelles, avant d’imaginer de devenir un grand professionnel de la télévision.

Malgré une érosion de l’audience, TF1 reste le leader national et européen, comment envisagez-vous l’avenir ?

Je ne fais pas partie des gens qui sont inquiets pour l’avenir de TF1. La fonction première de la télévision est la communication sociale.

Tant que les gens auront envie de parler, à la fac, dans la cour de récré, au bureau, à la machine à café le matin, de ce qu’ils ont vu la veille à la télé, TF1 restera puissante. De plus, tant que les annonceurs auront besoin de toucher simultanément, 6, 8, 10, 12 millions de personnes, en leur délivrant au même moment le même message publicitaire, TF1 restera une chaine puissante.

Article rédigé par
Pierre Chenevat (promo 2009)

mercredi 3 novembre 2010

Fabrice Bailly – Directeur des Programmes de flux de TF1

En quoi consiste votre travail ?

Fabrice Bailly : Je suis l’adjoint de Laurent Storch, Directeur des Programmes de TF1. Auprès de lui, je m’occupe plus particulièrement des émissions de Flux : Jeux, Divertissements, Variétés, Téléréalité et Magazines.

Comment êtes-vous arrivé à cette fonction ?

F. B : Je suis rentré dans le Groupe TF1 après la fin de mes études à HEC, il y a 17 ans. J’ai commencé comme Administrateur adjoint au service d’acquisitions, de 1992 à 1996. Puis j’en suis devenu le Directeur adjoint en 1997 jusqu’en 2000.
Pendant ces 8 années, j’ai d’abord travaillé sur les contrats puis j’ai été responsable de l’acquisition de la totalité des longs métrages, téléfilms et séries. J’étais également chargé de sélectionner les films et de les programmer dans les cases du dimanche et du mardi. Cela m’a permis de développer des compétences à la fois artistiques, juridiques et financières.
En 2000, la direction générale de TF1 m’a demandé de fonder TFX qui est devenu par la suite TF6. J’en ai pris la direction générale ainsi que celle de Série Club,
En 2006, j’ai été nommé Directeur Général de TMC. Enfin, lorsque Laurent Storch est arrivé à la direction des programmes de TF1, il m’a demandé de le rejoindre en juin 2008.

Quels sont les enjeux de la Direction des Programmes ?

F. B : L’objectif de la Direction des programmes de TF1 est de proposer et de créer les meilleurs programmes susceptibles de rencontrer le public le plus large.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

F.B : Je ne parlerai pas de difficulté mais de nouvelle donne, liée à la multiplicité de l'offre de chaînes. Nous sommes passés de 6 à 18 chaînes. En tant que chaîne leader nous devons proposer aux téléspectateurs des programmes qu'ils ne peuvent pas voir ailleurs. Le challenge pour nous c’est donc de proposer des programmes exclusifs, événementiels et incontournables.
Nous devons également prendre en compte un paramètre économique. Il faut désormais raisonner avec un coût de grille optimisé. Nous demandons aux producteurs de produire aussi bien pour des budgets en diminution.

D’où viennent vos programmes ?

F.B : TF1 est essentiellement une chaîne familiale, événementielle et généraliste. Cela signifie qu’il est difficile de trouver la même gamme de programmes sur une autre chaîne française, nous sommes donc incontournable. Nous nous approvisionnons donc auprès d’une très large palette de fournisseurs : des producteurs de fiction française, des producteurs français d’émissions de flux, des majors américaines pour les séries et le cinéma et des producteurs français et asiatiques pour les programmes jeunesse.
Nous nous approvisionnons également auprès de notre filiale TF1 production qui fournit une part importante de la grille en film français, et ce avec grand succès.

Quels types de programmes ont de l’avenir à la télévision ?

F.B : Seuls les programmes de qualité ont de l’avenir. Concernant les séries et la fiction française, les histoires doivent être bien racontées et les héros attachants. Pour les programmes de flux, l’innovation est indispensable.

Que pensez-vous et comment gérez-vous, l’essor des nouveaux modes de diffusion (TNT, Internet, téléphonie mobile) ?

F.B : Il faut désormais être meilleur que par le passé. Le marché est compétitif et motivant.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui souhaitent faire votre métier ?

F.B : Il faut accepter de se mettre à la place du public, comprendre les téléspectateurs et être en relation avec eux, et regarder énormément la télévision.

Il faut également apprendre à travailler en équipe, il y a beaucoup d’incertitudes car les goûts du public évoluent, il est donc indispensable d’échanger et de s'adapter.

Article rédigé par
Barbara Bey (promo 2009)

jeudi 15 juillet 2010

Interview de M. Ghislain Achard - Ancien DG de France TV, intervenant MPA


Ancien Directeur Général de FRANCE TELEVISION, Ghislain ACHARD cumule les casquettes et les activités autour du petit écran. Pourtant il parvient depuis plusieurs années à trouver le temps de venir partager son savoir et ses connaissances avec les élèves du MBA Production Audiovisuelle de l'ESG. Alors que le service public de l'audiovisuel connait de forts bouleversements, nous avons pu obtenir les observations d'un professionnel avisé.





Julie Miniussi : Quelles sont vos activités actuelles ?

Ghislain Achard : J’ai une société de Conseil « GAMMES » pour laquelle je travaille comme Consultant. Je réalise des études, des audits pour des groupes médias (radio, télévisions, etc) sur des aspects généraux d’organisation, de programmation et de gestion, et surtout des projets de développements (création de nouvelle chaîne, développement numérique, etc…).

Depuis peu, je suis également producteur. Nous avons beaucoup de projets en développement à destination des chaînes de télévision française. Nous essayons de nous positionner sur des sujets et des traitements qui sortent de l’ordinaire, un peu moins consensuels et un peu plus audacieux, ce qui à mon sens correspond à la demande actuelle.

Enfin, je fais partie du Comité stratégique et numérique, placé sous l’autorité du Premier Ministre. Nous coordonnons le passe de l’analogique vers le numérique. Nous supervisons également la question du « dividende numérique ».


J.M. : Nous vous connaissons au sein du MBA comme l’un des 4 instigateurs de la nouvelle chaîne de télé MCE – Ma Chaîne Etudiante MCE. Comment êtes-vous lancé dans ce projet ?

G. A : Comme souvent dans ce type de projet : c’est d’abord une rencontre de personnes, issue d’univers différents et complémentaires : F. Chalom et Ph. Marcoux qui sont des professionnels de la télévision, P. Azoulay, venu du monde de l’enseignement, et moi-même.

Nous avons identifié le besoin d’avoir un média spécifique sur le sujet souvent anxiogène pour les jeunes et pour leurs parents qui est celui de la formation et des choix d’orientation.

Naturellement ce fut difficile et long à mettre en route comme toujours pour ce type de projet. Il faut trouver les financements, constituer des équipes, avoir du stock de programme… L’audiovisuelle reste une industrie lourde et le processus est long. Pourtant, il est toujours très agréable d’être à l’origine d’un projet : ça laisse une liberté de création et d’organisation.


J.M : La taxe prévue pour remplacer la perte de revenus dû à la suppression de la publicité sur France Télévision à a été retoquée ; en tant qu’ancien DG du groupe FTV avez-vous à dire sur ce sujet ?

G. A : Je n’étais pas très favorable à la suppression de la publicité sur le Service Public de la télévision, qui constituait des recettes stables et propres. Le problème du remplacement de cette ressource est épineux. Bruxelles a effectivement retoqué la taxe prévue et dont on ne sait ce qu’elle va devenir. Pour pallier à cette perte de recettes, compter sur le seul budget de l’Etat est dangereux : celui-ci évolue chaque année en fonction de priorités différentes. Le courage d’imposer une redevance élevée et attribuée directement aux chaînes de télé et radio Comme en Angleterre ou en Allemagne me semble une idée de fonctionnement intéressante.


J.M : Pourquoi intervenir dans le MBA Production Audiovisuelle ?

G. A : Cela fait 3 ans que j’interviens dans le MBA de Production Audiovisuelle. J’aime avant tout transmettre mon expérience et ma connaissance du terrain, du monde de l’entreprise ; j’interviens d’ailleurs régulièrement dans différentes structures. J’aime particulièrement l’échange avec la jeune génération, la spontanéité des question impertinente.

En outre, cela nécessite une certaine introspection, d’analyser la manière dont on travaille et dont se pose dans le monde professionnel. On apprend aussi beaucoup sur soi-même.

Ce MBA est très intéressant en complément d’un cursus général. Si une base généraliste est essentielle ce secteur demande aussi des compétences qui lui sont propres. Cette formation permet de les acquérir. Il est important d’avoir des bases solides dans ce genre de métiers assez généralistes.


J.M : Le secteur télévisuel connaît de profonds bouleversements (nouveaux medias, nouveaux modes de consommation...) Quelle est votre opinion sur cette évolution du secteur audiovisuel que l’on observe actuellement ?

Effectivement nous sommes dans un virage mais faut tempérer cette évolution puisque les chiffres tendent à le prouver : la télévision reste LE média classique. Et par ses ressources il reste le seul média capable d’offrir des contenus de ce type. Les programmes télé restent chers à faire (plateau, re portages, rédaction, etc…). Par exemple, avec MCE, si nous avions fait une WebTV, nous n’aurions jamais pu financer les programmes que nous proposons.

Ce qui est un peu inquiétant c’est l’effritement de l’audience : il se crée beaucoup de petite chaînes, mais dont aucune n’a les moyens de produire des programmes coûteux comme des fictions. Toute la difficulté est là : comment maintenir un bon niveau de création s’il n’y pas de moyens sérieux pour financer ?

Pour l’instant, si la consommation se modifie mais le modèle économique reste le même. La question est pour combien de temps ? C’est une question difficile.


Propos recueillis par Julie MINIUSSI, MPA Promo 2010

mercredi 16 juin 2010

LA STEREOSCOPIE : rencontre avec la 3ème dimension

Vous l’avez sûrement remarqué, pas une semaine ne passe sans que sorte un film en 3D. Cette révolution technologique n’est pas l’apanage d’Hollywood et en France aussi, on commence à constater un certain engouement pour la stéréoscopie.

Comment ça marche ?
Si l’on voit en relief, c’est parce que l’on a deux yeux. Notre cerveau reçoit donc deux images et à partir de ça, il crée cette impression de relief.
Au cinéma c’est la même chose. On tourne avec deux caméras dont l’écart a été étudié selon l’effet voulu et l’on projette ces deux images sur l’écran. Le rôle des lunettes est de faire en sorte que chaque œil ne reçoive que l’image qui lui est destinée. Grâce à ce procédé, notre cerveau recrée l’impression de relief.

Comment ça se passe ?
Lorsque l’on décide de tourner en stéréoscopie, les coûts augmentent incontestablement, mais pas autant que l’on pourrait le croire.
Il faut ajouter à notre équipe habituelle des techniciens spécialisés dans la stéréoscopie dont notamment le stéréographe qui, en tant qu’expert, intervient dès le scénario, collabore avec le réalisateur, guide le cadreur, est l'interlocuteur du directeur de la photographie, intervient en montage et à la postprod, etc. Il est accompagné d’un assistant stéréographe et d’un ingénieur vision 3D.
L’étrange objet qui permet de positionner les deux caméras s’appelle un rig stéréoscopique. Il existe des rigs à plat, des rigs à miroir, des rigs adaptés au steadicam… On choisi son type de rig en fonction du plan à tourner.
Le temps de tournage peut être quasi égal à celui d'un tournage "classique" si l'équipe est bien organisée.

Halte aux idées reçues !
Non, la stéréoscopie n’est pas réservée aux films du Futuroscope. Cette technologie peut s’adapter à tout type de projet, selon les désirs du réalisateur.
On a souvent des idées fausses sur les films en relief mais contrairement aux idées reçues on n'a pas forcément besoin de beaucoup de lumière tout le temps. De même, les mouvements rapides sont possibles s'ils sont faits comme il faut. Il n’est pas non plus nécessaire que le film soit un enchaînement de plans à effet. C'est un film avant tout, avec une histoire, des personnages, des émotions, etc. Il faut prévoir le relief comme une modulation sur toute la durée du film.
Il n’y a pas d’interdit avec la stéréoscopie. Tout est envisageable.

Camille Szczesny, MPA Promo 2010

mardi 15 juin 2010

Animation 3D : un français chez Pixar

PIXAR est la société qui a littéralement créé l'animation 3D et produit les films les plus novateurs avec cette technique. Alors que Toy Story 3 est de retour dans les salles obscures pour un 3ème opus, j'ai eu la chance de rencontrer Julien SCHREYER, qui travaille chez PIXAR depuis plusieurs années et qui bien voulu répondre à quelques questions.


Peux tu évoquer ton parcours en France puis aux USA, et expliquer précisément en quoi consiste ton travail chez Pixar ?

J.S : Mon parcours en France a été varié, d'abord une carrière dans la musique comme disk-jockey ensuite j'ai suivi une formation sur ordinateur pour un métier qui démarrait a l'époque : animateur 3D. J'ai commence comme animateur sur une des premières séries 3D : « Insektors ». Ensuite j'ai navigué plusieurs années en touchant un peu à tout en 3D (animation, rendu, modélisation, etc...) dans différentes sociétés de production ou même de jeux vidéo. Le travail sur Paris devenant assez saturé et difficile, je suis parti un été aux Etats-Unis démarcher des sociétés pour trouver du travail.

A ce moment Tippett Studio démarrait une production d'Effets Spéciaux sur le nouveau film d'Ivan Reitman : « Evolution » et j'ai eu l'énorme chance de commencer comme « Lighting Director » sur ce projet. Ensuite je suis resté 7 ans à Tippett Studio, travaillant sur différents films comme Lighting Director et supervisant aussi la lumière sur 2 films. Puis j'ai entendu parler d'un projet chez Pixar (« Ratatouille ») qui allait se passer à Paris et sur la nourriture, aussi je n'ai pas pu résister et je suis allé travailler sur ce Ratatouille!


Je suis donc maintenant Technical Director à Pixar, ce travail consiste à construire et gérer les images pour le visuel, il faut plusieurs paliers pour construire un film et à Pixar tout est fait maison depuis la création de l'histoire jusqu'à la livraison du film.

Je fais partie du département lumière, nous sommes responsables du rendu, ce qui consiste à mettre la lumière dans les scènes d'animations 3D et de calculer les images avec le moindre défaut possible.


Tu as travaillé plusieurs années en France dans le domaine des images de synthèse, puis tu es aux USA depuis une dizaine d'années. Est ce que tu peux nous parler des différences qui t'apparaissent en matière de méthode de travail, peux tu expliquer ce qui fait que les films d'animation américains semblent mieux réussir en salle que les films français d'animation?

J.S : C'est assez difficile de comparer Pixar à une société de production française, puisque Pixar est assez unique en son genre! Une différence qui m'est toujours apparue depuis que je suis aux Etats-Unis c'est l'ouverture et la générosité professionnelle que j'ai difficilement perçue en France, mais que j'avais eue en travaillant en Belgique à Bruxelles.

Lorsque j'ai travaillé à Paris dans les sociétés de production audiovisuelle ce n'était pas structuré et moins spécialisé que ce que je fais maintenant ici, mais c'est peut être

aussi le fait de travailler pour de plus grands projets comme des films plutôt que des publicités.

Je ne connais pas les résultats Box-office des films d'animations français mais la France ou l'Europe ont aussi bien leur place dans ce domaine, l'histoire du Box office est un peu mystérieuse. Je ne connais pas forcement de recette miracle, à part peut-être faire mon travail à fond et le mieux possible.


Peux tu nous parler de l'ambiance de travail à Pixar, les conditions, et quel est le secret de cette société qui fait son succès?

J.S : L'ambiance est assez confortable, nous sommes localisés dans le East-bay de San Francisco, ce qui est un endroit hyper confortable pour vivre.

Le bâtiment de Pixar est moderne et lumineux nous sommes tous sous le même toit avec notre cafétéria au centre, notre communauté se retrouve donc assez souvent ensemble : une grande famille en quelque sorte! C'est un travail de groupe ou chacun donne le plus possible, cette combinaison d'énergie et de talent est certainement un plus.

Le court métrage est incontournable à Pixar! Nous pouvons tester la technologie et découvrir de nouveaux talents par ce biais.


Le marché de l'animation 3D et des SFX s'est globalisé, est devenu de plus en plus concurrentiel. L'animation est beaucoup sous traitée en Asie, c'est devenu une industrie qui emploie des milliers de personnes et qui génère beaucoup d'exportations. Est-ce le cas aux USA?

J.S : C'est vrai que beaucoup de studios ont sous-traité des productions en Asie, cela va-t-il durer? Je n'en suis pas si sur, visiblement les projets sont difficiles à superviser depuis l'étranger et souvent la qualité n'a pas été la même. Pour ce qui nous concerne nous restons tous ensembles à Pixar et nous nous agrandissons.

Je ne comprendrais pas pourquoi une société américaine viendrait s'implanter en France, il n'y aurait pas beaucoup de logique là dedans. Par contre la logique du blockbuster est de faire des films qui contiennent des tonnes d'effets spéciaux, donc le travail et les moyens partent essentiellement d'Hollywood.


Retrouvez la filmographie de Julien SCHREYER : http://www.imdb.com/name/nm1156345/


Le transmédia, c'est quoi? Interview

Le Transmedia, tout le monde en parle. Est-ce juste un effet de mode ou bien une véritable évolution qui va révolutionner la manière de raconter des histoires ? Pour en savoir plus,Grand Angle s'est rapproché de Sarah HEMAR, productrice chez Les Raconteurs.

Grand Angle : Pourriez-vous nous expliquer ce qu'est le « Transmédia » ?
Sarah HEMAR : Une histoire transmédia est une histoire qui utilise plusieurs médias pour se raconter. L'idée est que chaque média développe un élément narratif et que la somme des médias fassent in fine une histoire plus développée que si elle n'était que sur un seul média. On peut aussi reprendre la définition de Nicolas Bry du Transmedia Lab d'Orange :

  1. une histoire dont les chapitres sont diffusés sur différents médias (TV, Cinéma, Web, Mobile, ...)
  2. chaque chapitre est conçu spécifiquement pour le media qui le diffuse (d'où la prise en compte de la participation quand on écrit le contenu pour le web)
  3. des points d'entrée multiples dans l'histoire sont proposés au spectateur
  4. chaque chapitre apporte un complément au précédent : ce n'est pas une répétition narrative de l'histoire d'origine mais une extension
  5. il est « canonique », c'est-à-dire qu'il se lit indépendamment de l'histoire d'origine
LE TOUT pour créer une expérience unifiée entre médias qui donne le sentiment d'entrer dans un univers !

Quelle est la différence avec le « Crossmédia » ?
Le Crossmedia, c'est plutôt le fait de décliner un contenu sur plusieurs médias. Sans interaction particulière entre les différents média.

Pourquoi cet engouement pour le transmedia actuellement ?
Pour 3 raisons. D'abord, la technologie est prête : l'utilisation des nouveaux médias explose, l'équipement en internet et en mobile s'est généralisé, le débit est haut et la 3G s'est démocratisée. Ensuite, parce que le public, fort de ces moyens qu'on lui donne, veut participer et est donc d'accord pour prendre une part active dans un récit. Enfin, du côté des créateurs, c'est une opportunité géniale de développer une histoire selon plusieurs angles, en interaction avec un public.

Pourriez-vous nous donner des exemples de concept transmédia réussis ?
Il faut plutôt regarder du côté de l'Amérique avec les cas LOST de JJ Abrams (NDLR : interview disponible sur le site du Transmedia Lab par ici) ou Heroes (post de Jean-Yves Le Moine toujours au Transmedia Lab). En France, on est plutôt en phase de développement. La série Faits Divers Paranormaux, produite par Happy Fannie, et diffusée par Orange depuis quelques semaines est un premier cas français.

Un modèle économique s'est-il imposé ? Comment associer concept novateur, créativité et rentabilité ?
Non, pas encore. Tout le monde cherche encore mais l'envie est là et de grands acteurs s'engagent : Orange, Arte, France TV...
Chaque projet va devoir aussi inventer son propre modèle économique selon l'histoire qu'elle raconte et à qui elle s'adresse. L'important sera de rester ouvert à toutes les opportunités : les diffuseurs tv, mobile et internet, mais aussi les marques et pourquoi pas le public directement.

Quelles sont vos expériences et réalisations en cours dans ce domaine ?
Pourquoi Les Raconteurs ?

Les Raconteurs, tout simplement parce que notre métier c'est de raconter des histoires.
Avant le support, le trans-, le cross- , le multi-... le plus important, c'est l'histoire. Sans elle, il n'y a rien. C'est elle qui doit dicter le déploiement sur les plateformes, et non l'inverse. C'est pour cela que nous nous en sommes gentiment moqué.
Nous aussi nous sommes en développement. Nous avons un projet de série réellement collaborative que nous souhaitons développer pendant l'été. Nous pourrons vous en reparler ensuite.

Plus d'informations sur Les Raconteurs :
http://lesraconteurs.tv - Twitter : @lesraconteurs - FB : Les Raconteurs
http://mesimagesquibougent.typepad.fr/audiovisuel/ - Twitter : @sarahhemar - FB : Sarah Hemar

Propos reccueillis par Arnaud Soufflet (Promo 2010)

dimanche 23 mai 2010

Festival de Cannes : le Palmarès !!

Les envoyés spéciaux du MPA, nous informent en direct de la Croisette !


Une palme d’or à l’image du fantasque Tim BURTON, président du Jury de cette 63ème édition !

La palme d’or 2010 remise par Charlotte Gainsbourg à la cérémonie de clôture a été décernée avec surprise à l’inattendu film thaïlandais « Oncle Boonmee » (qui se souvient de ses vies antérieures) d'Apitchapong Weerasethakul (sortie le 01/09/10). Un choix jugé culoté et courageux de la part des membres du jury pour ce film dit expérimentale qui plonge le spectateur avec « ennui » ou « passion » dans un voyage visuel et sonore autour du thème de la réincarnation. Un univers peuplé de créatures mythiques non sans déplaire au cinéaste Tim Burton, dont l’étrangeté du genre a su toucher son âme de grand fantaisiste ! Un film qui cependant risque d’échapper une fois de plus au grand public.


Le palmarès : Bon cru 2010 pour le cinéma français !

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Palme d’or : « Oncle Boonme » d’Apitchapong – Film thaïlandais

Grand prix : « Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois – Film français

Prix du jury : « Un homme qui crie » de Mahamat Saleh Haroun – Film tchadien

Prix de la mise en scène : « Tournée » de Mathieu Amalric – Film français

Prix du scénario : « Poetry » de Lee Chang-Dong – Film coréen

Prix d'interprétation masculine ex aequo : Javier BARDEM dans Biutiful de Alejandro Gonzalez Inarritu

et Elio GERMANO dans La nostra vita de Daniele Luchetti

Prix d'interprétation féminine : Juliette BINOCHE dans Copie Conforme d'Abbas Kiarostami

Une belle vitrine à l’international du cinéma français reconnu dans ce 63ème palmarès


Des films créant la polémique : troubles fêtes ?

De nombreux manifestants ont envahi la Croisette ce vendredi 21 mai, jour de la projection officielle du très controversé « Hors la loi » de Rachid Bouchared. L’équipe d’acteurs au complet, récompensée en 2006 du prix d’interprétation masculine pour « Indigènes », a monté les marches sous les regards inquiets des forces de l’ordre venues en masse pour encadrer l’événement. La question de la représentation de l’Algérie sur les écrans a suscité les débats, rameuté les foules et agité la Presse ! D’une part avec le portrait de 3 frères intégrants le FNL lors de la Guerre d’Indépendance de l’Algérie dans « Hors la loi » et dans une moindre mesure avec celui des moines chrétiens massacrés dans les montagnes algériennes dans « Des hommes et des dieux ». De quoi plomber un peu l’ambiance glamour du festival.


Une sélection officielle peu joyeuse à l’exception de « Tournée », le film de Mathieu Amalric et ses danseuses burlesques !

Tout commence avec cette affiche quasi-fantomatique de Juliette Binoche au visage gris sur fond bleu, affiche officielle de ce 63ème festival qui annonce déjà le ton ! Pas très haute en couleurs, la sélection des films en compétition semble suivre à son tour la tendance. Enfant abandonné, destin tragique, homme torturé, derniers jours à vivre, trahison politique, autant de thèmes difficiles qui ont été traité sur les écrans du Grand Palais au désespoir des spectateurs ! « Tournée » de Mathieu Amalric vient égailler un peu cette sélection et redonner un peu de couleur à ce festival bien morose. Ce film met en scène des danseuses burlesques nous plongeant dans un monde extravagant de fantaisie, de chaleur et de fête. Merci Amalric !


De nombreux absents au grand regret des festivaliers

Ridley Scott, réalisateur du film d’ouverture « Robin des bois »;

Sean Penn, tête d’affiche du film en compétition « Fair Game »;

Jean-Luc Godard, monstre du cinéma français présentant « Film socialisme » dans la catégorie « un certain regard »;

Les premiers d’une liste d’absents un peu trop longue au goût des organisateurs et à la déception des festivaliers...


« Kaboom », une perle hors compétition !

Avec sa version corrosive du teen movie américain, Greg Araki ravi la critique et reçoit un excellent accueil au Festival de Cannes. Le réalisateur nous offre ici un film complètement barré, drôle et sexy pour un cocktail explosif servi par une image lumineuse et juste sublime.

A voir absolument !

samedi 15 mai 2010

Interview d’Ara APRIKIAN - Directeur du divertissement du Groupe Canal +

Quentin Rosan : Pouvez-vous nous expliquer votre parcours et votre rôle de votre service au sein du Groupe Canal + ?
Ara APRIKIAN : Diplômé de l’Ecole Nationale de la Statistique et de l’Administration Economique puis j’ai intégré Science Po. J’ai débuté dans l’audiovisuel à la fin des années 1980 chez TF1. Arrivé chez Canal + en 2005, où je m’occupe de l‘ensemble des programmes de flux du Groupe. Ce service sert à déterminer la politique éditoriale en terme de programmes de flux sur les chaînes du Groupe Canal +. Nous choisissons les projets, les programmes, les producteurs et les talents que nous désirons mettre à l’antenne, essentiellement pour les émissions en clair de la chaîne Canal +. Pour cela, nous veillons à la bonne exécution des orientations éditoriales (tant pour les productions internes que pour les productions extérieures).

Q.R. : Selon vous, quels sont les ingrédients qui font le succès de Canal + depuis sa création ?
A.R : Parier sur les talents : auteurs, animateurs ou acteurs. Canal + n’est pas une télévision d’importation de formats. Il s’agit de mettre en valeur des talents dans le cadre d’émissions qui ne sont pas des émissions à « mécanique » ou formatées, mais plutôt des grandes émissions généralistes qui mélangent de l’information et de l’entertainment : la différence est intimement liée à la nature des talents qui les constituent. C’est donc la gestion des talents qui fait la différence : ceux que nous découvrons et développons ont ensuite une expression assez large à la télévision ou en dehors de la télévision comme au cinéma ou dans l’humour.

Q.R : Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?
A.R : La grille de Canal + est une grille qui connaît depuis quelques années un grand succès. Notre travail est de continuer à entretenir ce succès en travaillant minutieusement à l’intérieur de chacune des émissions et des tranches qui constituent le clair de la chaîne. Nous veillons ainsi à l’innovation du Grand Journal, de L’Edition Spéciale, de La Matinale, nous essayons de repérer de nouvelles écritures. De manière générale, nous nous efforçons d’être toujours à l’avant-garde de l’écriture, de l’expression télévisuelle ou de l’expression humoristique. Nous travaillons pour garantir la pérennité et dans le même temps le renouvellement du clair de Canal.

Q.R : Quels sont les critères de sélection que vous appliquez, en terme éditorial, pour vos grilles de programmation ?
A.R : C’est tout d’abord la diversité de l’offre en offrant toute une palette d’expression de notre signature éditoriale la plus variée possible tout en restant fidèle à ce qui fait l’impertinence de la vision du monde que propose Canal +, que ce soit dans les domaines de l’information, de l’humour, du reportage ou du magazine.

Q.R : Quelles sont les étapes déterminantes que le Groupe doit réussir pour assurer sa pérennité ?
A.R : Il y a deux choses : rendre pleinement nos abonnés satisfaits de leur abonnement par la valeur de nos programmes cryptés et la valeur de marque des programmes en clair mais aussi contribuer à développer notre parc d'abonnés en faisant du clair de Canal une vitrine de choix qui donne une vue d'ensemble de la boutique, qui soit un espace de découverte de l'offre éditoriale de Canal +. Nous devons nous inscrire dans une offre qualitative extrêmement forte pour justifier la nature de l'abonnement et la fidélisation de nos abonnés. Nous ne pouvons plus être sur une offre simple de complémentarité, mais une offre qualitativement supérieure.

Q.R : Comment le Groupe se positionne-t-il face à la nouvelle concurrence que représente le Groupe Orange ou la TNT ?
A.R : La TNT grignote des audiences mais pas en terme de perception de valeur qualitative. Nous sommes à la croisée des deux puisque nous devons faire de l'audience sur les programmes en clair (il y a quand même des recettes publicitaires à la clef) mais nous devons surtout projeter une valeur d'image pour Canal qui soit extrêmement forte. La valeur qualitative et la satisfaction des abonnés doivent être toujours aussi élevées et montrer que lorsque l'on regarde un programme de Canal +, que l'on ne peut pas voir ailleurs. Cet axiome là doit être toujours aussi présent.

Q.R : Quel est selon vous l'avenir des sociétés rattachées au Groupe comme la société Multithématique ? Sont-elles amenées à contribuer au développement de votre parc d'abonnés ?
A.R : Ces chaînes du Groupe constituent une partie de l'offre notamment de Canalsat. Elles se situent sur un autre marché qu'est celui de la télévision par satellite qui est en concurrence avec d'autres acteurs. L'ambition de ces chaînes est d'offrir aux plateformes qui les distribuent une vraie valeur ajoutée pour motiver de nouveaux abonnements. Pour cela, nous avons réorienté éditorialement certains projets et certaines chaînes comme Jimmy par exemple vers un public plus masculin avec des programmes plus percutant qui puissent s'adapter à la situation concurrentielle du moment.

Propos recueillis par Quentin ROSAN, MPA Promo 2010

mercredi 12 mai 2010

Interview de Denis CANTIN


Denis CANTIN est l'un des intervenant MBA Production Audiovisuelle. Il propose un cours intutilé "marchés internationaux et formats TV". Il est également Vice-President, Sales Europe chez Twentieth Century Fox France. Il répond à nos questions pour Grand Angle.

Aurore Poret : qu’enseignez-vous aux étudiants du MBA production audiovisuelle ?

Denis Cantin : depuis six ans, j’interviens pour présenter les différents formats et les modalités de la vente/acquisition de droits TV à l’international. Ce cours évolue en fonction de l’actualité. Je dresse aussi un panorama de l’audiovisuel à l’étranger tout en présentant l’évolution du marché de l’offre et de la demande et les formats les plus porteurs et exportables.


A.P. : Vous travaillez aussi pour la Fox, en quoi consiste votre poste ?

D.C. : Je suis en charge de la vente du catalogue Fox Films et Séries sur l’Italie et je possède aussi deux autres activités transversales de développement en Europe: la FVOD (Free Video On Demande ; la catch up TV gratuite financée par la publicité comme celle d’M6replay) et les vente formats US de fiction pour des adaptation TV nationales dans plusieurs pays. J’ai débuté à la Fox en 2001, au moment de l’arrivée de la real TV, j’ai donc commencé à la Fox par la vente, aux chaînes européennes, de formats US (Reality, jeux, et divertissement) -comme « Tentation Island/L’île de la Tentation » ou encore « Mon Incroyable Fiancé » à TF1, ou « La Pupa e il Secchione/Beauty and the Geek » sur Italia Uno - et de programmes américains que l’on appelle souvent aujourd’hui les « ready made ». Je dois admettre que dans ce domaine, nous venons de vivre une décennie absolument incroyable.


A.P. : quel a été votre parcours avant d’arriver à la Fox?

D.C. : L’Institut de Sciences Politiques d’Aix-en-Provence après le Bac, un DEA en histoire du Droit, et suite à un échange Erasmus à l’Université de Pérouse (Italie), j’ai entamé une Thèse à Rome sur les documentaires historiques Français et italiens. J’ai pu ainsi poursuivre avec un stage à la RAI et surtout un Master Européen en Management Audiovisuel (EMAM, Rome) financé par le plan européen Media. J’ai commencé mon activité professionnelle en tant qu’assistant de production en France. Après un passage au Ministère de la défense, où j’étais en charge des ventes internationales des archives audiovisuelles, j’ai été embauché la Fox où je travaille depuis 9 ans.


A.P. : Quels sont actuellement les formats les plus vendus ?

D.C. : on est sur une programmation de crise marquée par l’achat de valeurs sures orientées vers des marques établies - Survivor ou Big Brother sont confirmées par la plupart des diffuseurs mondiaux - ou une certaine forme de cocooning (coaching, cuisine, enfants…etc.) souvent à travers des programmes relativement moins coûteux et rediffusables. En ce qui concerne les fictions nationales, seules les comédies familiales, quelques mini-séries historiques, et certains policiers, s’ils sont très « locaux », se portent bien. Les sketches et les telenovellas sont aussi en plein essor.


Propos recueillis par Aurore Poret, MPA promo 2010